Sujet : Témoignage sur la société étatsunienne
Date : 13/02/2008
De : Claude Piron   (courriel : c.piron(chez)bluewin.ch)   Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez "chez" par "@"
 
Témoignage sur la société étatsunienne 
 

 J'ai vécu aux États-Unis d'Amérique, et je m'y rends tous les deux ans pour voir ma fille aînée qui a fait sa vie là-bas (heureusement à 20 minutes de la frontière canadienne). De deux ans en deux ans, je constate une intensification de la décadence, surtout marquée par la perte du sens de la valeur de l'effort parmi les jeunes. Ces jeunes des deux sexes, obèses, incapables de réfléchir ou de s'intéresser à ce qui se passe dans le monde, portés sur le mépris et l'insulte (voir les forums sur Internet), incapables de se déplacer autrement qu'en voiture, même pour faire 100 mètres, incapables de résister à toutes les tentations qui se présentent (alcool, hachis, cocaïne, chips, jeux vidéo, porno, etc.), dont tous les comportements semblent être régis par la règle "Facilité avant tout !", doivent représenter au total un sacré handicap pour l'avenir du pays.

Comme vous le savez sans doute, l'armée n'arrive pas à atteindre ses objectifs de recrutement, même en ayant énormément baissé les normes, aussi bien physiques que mentales et caractérielles. Elle accepte maintenant d'anciens condamnés qui étaient exclus avant l'aventure irakienne. Il y a une élite sportive et intellectuelle de très haut niveau, mais l'écart par rapport à la population en général me paraît plus grand que dans le reste du monde (bien que l'Europe semble évoluer dans le même sens). Le plus terrible est peut-être l'absence de sens critique (on le voit avec le succès des thèses créationnistes aussi bien que dans les sondages sur l'Irak : il a fallu plus de trois ans pour qu'une bonne proportion de gens se mette à douter du discours officiel, alors que toutes les données étaient accessibles à tous). Je ne sais pas si les représentations que nous avons de la décadence de Rome dans les dernières années de l'Empire sont justes, mais c'est tout à fait cela qu'évoquent les États-Unis d'aujourd'hui, y compris avec les sectes satanistes, les films d'horreur et les orgies, ou le plaisir de tuer ou de violer pour s'admirer dans ces actes héroïques sur la vidéo prise par les copains.

Au fond, Abou Ghraib nous a donné un bon aperçu sur cette société décadente. Et dire que les Européens ne remarquent rien ! C'est sans doute, hélas, la preuve qu'ils sont sur le même chemin. Ce sont les Asiatiques qui forment la partie la plus saine de la population. Ils donnent l'impression d'attendre, le sourire en coin, avec leur patience ancestrale, l'effondrement général pour tirer profit de tout ça. J'ai connu des familles où, en trois générations, on est passé de blanchisseur sans papier à scientifiques de très haut niveau.

Les hispaniques dans l'ensemble n'ont pas l'air avachi des blancs, mais je n'ai pas eu de contacts avec eux depuis que j'ai quitté mon quartier portoricain de New-York en 1961 et je n'ai aucune idée de ce qu'ils peuvent apporter à la société. La menace linguistique qu'ils représentent fait en tout cas peur à bien des WASP (White Anglo-Saxon Protestant) .

Quant aux noirs, à part quelques exceptions, ce sont les éternelles victimes.

 

Claude Piron