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En plein confinement, l'anglicisation de notre pays continue !

Eh oui, pendant que les Français sont soumis au confinement, nos politiciens aux commandes continuent de plus belle de mettre en œuvre leur plan d'anglicisation massive du pays.

En effet, le 3 avril, en pleine crise sanitaire, le Premier ministre, Édouard Philippe et la ministre de l'Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal, décidaient que désormais une certification en langue anglaise serait obligatoire pour tous les candidats voulant passer une licence nationale professionnelle, un diplôme universitaire de technologie (DUT), un brevet de technicien supérieur (BTS). 

Ainsi, nous noterons que si le Gouvernement a mis de côté la réforme des retraites à cause de l'épidémie virale que nous subissons actuellement, il n'a pas mis de côté par contre son projet de mettre l'anglais obligatoire pour tout ce qui touche l'enseignement technique supérieur.

Bien évidemment, si l'anglais est obligatoire pour l'obtention de tous ces diplômes universitaires, cela entraîne que cette langue deviendra obligatoire dès la maternelle, car, comment avoir un niveau d'anglais correct en aval, si le travail d'anglicisation n'a pas commencé dès l'amont, c'est-à-dire dès le plus jeune âge ?

Ainsi nos enfants, piqués à l'anglais dès la naissance, auront l'esprit plutôt tourné vers le monde anglo-américain, lequel est caractérisé par son matérialisme, son consumérisme, son libéralisme, que vers le monde gréco-latin, celui qui a fait la France : un monde plus enclin à l'humanisme, à la citoyenneté, au bien commun,

Nos enfants verront alors comme une évidence la retraite à l'américaine, c'est-à-dire par capitalisation, tandis qu'ils ne sauront même plus ce que le concept de retraite par répartition veut dire.

On comprend dès lors pourquoi le Gouvernement, s'il veut bien laisser de côté la réforme des retraites en ces temps de crise sanitaire et de confinement - ce n'est en fait que partie remise -, en revanche, il ne veut pas laisser de côté son programme d'anglicisation de l'enseignement Supérieur, sachant pertinemment que la mise en place de l'anglais partout est la solution parfaite pour emmener en douceur la population à changer de paradigme en lui changeant peu à peu ses repères linguistiques.

Le décret et les 2 arrêtés dont il faut demander la révision : 

Arrêté du 6-décembre 2019 portant réforme de la licence professionnelle

Arrêté du 3 avril 2020 relatif à la certification en langue anglaise

Décret du 3 avril 2020 relatif à la certification en langue anglaise

 

Le Gouvernement à la manœuvre pour angliciser toujours plus notre système éducatif !

Oui, il s'agit d'un énième coup bas porté contre la langue française et le plurilinguisme, mais la ministre Vidal avait déjà commencé le travail d'anglicisation de notre système éducatif, puisque par l'article 12 de son arrêté du 6 décembre 2019, elle subordonnait la délivrance du diplôme de toute licence professionnelle à la présentation d'au moins une certification en langue anglaise, rendant ainsi la maîtrise de la langue anglaise obligatoire pour l’obtention de toute licence professionnelle.

Le 30 décembre 2019, nous lui avions adressé un recours gracieux pour lui demander de revoir son arrêté afin de le mettre en conformité avec l’article 225-1 du code pénal :

Madame la Ministre,

Frédérique  Vidal, ministre de l'Enseignement Supérieur

Le 6 décembre 2019, vous avez signé un arrêté portant réforme de la licence professionnelle.

Force nous a été de constater qu’à l’article 12 de cet arrêté, il est question de subordonner la délivrance du diplôme de toute licence professionnelle à la présentation d'au moins une certification en langue anglaise, rendant ainsi la maîtrise de la langue anglaise obligatoire pour l’obtention de toute licence professionnelle.

Ainsi, les étudiants maîtrisant une langue étrangère autre que l’anglais sont discriminés par rapport à ceux qui maîtrisent l’anglais, voire uniquement l’anglais, car à ces derniers une certification en langue anglaise suffira pour remplir les conditions linguistiques d’obtention d’une licence professionnelle, tandis qu’aux premiers, faisant fi de leur connaissance d’une langue étrangère autre que l’anglais, on leur demandera tout de même d’obtenir une certification en langue anglaise pour remplir les conditions linguistiques d’obtention d’une licence professionnelle.  

Ce deux poids deux mesures est discriminatoire au regard de l’article 225-1 du code pénal qui stipule que :

« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement  (...) de leur capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français ».

Or, ici, entre étudiants qui maîtriseront plutôt l’allemand, l’espagnol, le russe, l’arabe, le mandarin, etc. et ceux qui maîtriseront plutôt l’anglais, il y aura une distinction de traitement due à leur capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, c’est-à-dire due à la langue étrangère qu’ils maîtriseront.

Ainsi dit, nous vous demandons de retirer l’avant-dernière phrase de l’article 12 de votre arrêté du 6 décembre 2019, phrase ainsi rédigée : « La délivrance du diplôme est subordonnée à la présentation d'au moins une certification en langue anglaise faisant l'objet d'une évaluation externe et reconnue au niveau international et par le monde socio-économique. », pour la remplacer par une phrase qui ne représente plus, cette fois-ci, de discrimination linguistique au vu de l’article 225-1 du code pénal.

Si, comme pour la lettre que nous vous avons adressée le 24 juin 2019 au sujet de la loi Fioraso non respectée*, et à laquelle vous n’aviez pas daigné répondre, vous décidez également de ne pas répondre à la présente lettre et de ne pas agir en conséquence pour que votre arrêté n’enfreigne plus l’article 225-1 du code pénal, nous serons alors contraints cette fois-ci de porter l’affaire devant les juges du Tribunal administratif de Paris.

Dans l’espoir que nous n’arrivions pas à cette extrémité-là, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de toute notre considération.     

Régis Ravat, Président de l’A.FR.AV

*dans un grand nombre d’universités et de grandes écoles françaises, des centaines de masters y sont donnés 100% en anglais, alors que la loi prévoit pourtant qu’il y ait aussi des cours en français.

Voici la réponse que nous avons reçue :

Anne-Sophie Barthez, réponse du Ministère de l'Enseignement Supérieur sur l'anglais obligatoire

Bien évidemment, devant cette réponse nulle, il n'y a qu'une seule solution : attaquer la ministre en Justice, et pour cela, c'est le Conseil d'État qu'il faut saisir puisqu'il s'agit d'attaquer un texte règlementaire. 

Nous avons alors préparé un mémoire pour aller plaider cette affaire au Conseil d'État.

Ce mémoire n'est pas fini, car nous voudrions y ajouter, entre autres éléments, les clauses tirées du Traité de l'Élysée montrant qu'il faut développer l'enseignement de l'allemand en France, les directives européennes en matière d'enseignement des langues étrangères qui préconisent la connaissance d'au moins deux langues étrangères, la rupture d'égalité entre les langues étrangères, etc.), mais le problème reste pour nous le financement d'un tel procès.

En effet, pour aller au Conseil d'État, un avocat habilité « Conseil d'État - Cour de Cassation » est obligatoire, et il faut compter en frais d'honoraires entre 3000 et 5000 €.

Nous allons donc demander aux associations d'enseignants, aux association de défense du plurilinguisme, aux parlementaires qui ont émis des protestations contre ces arrêtés, s'ils veulent bien participer financièrement avec nous à la réalisation de ce procès.

Bien évidemment, si vous avez une idée pour résoudre le problème financier de cette affaire, nous sommes à votre écoute.



Communiqué de l'EDE, Europe Démocratie Espéranto

Obligation de certification extérieure en anglais : c'est coûteux, inutile, et indécent.

La loi de finances 2020 prévoyait « la mise en place d’une certification en langue anglaise pour tous les étudiants ». Divers syndicats et associations de spécialistes avaient alerté sur les dangers d'un tel dispositif, imposé sans concertation avec les professionnels de l'enseignement supérieur. Au niveau politique, notre mouvement avait publié un communiqué ; des parlementaires avaient posé des questions au gouvernement, sans réponse à ce jour. Mais c'était il y a quelques mois, à une époque où l'on anticipait une croissance économique, et où l'on pouvait penser que l'État pourrait financer sans problème cette mesure.

Les temps ont changé. Le coronavirus a entraîné une forte récession de l'économie française et des échanges internationaux. Les finances publiques sont si dégradées qu'une loi de finances rectificative est en train d'être votée, et les optimistes prévoient un déficit budgétaire de 8% du PIB, portant la dette de l'État à des niveaux inconnus.

Pendant ce temps, alors que nos concitoyens essaient de faire front et de lutter ensemble contre l'épidémie, le Ministère de l'Enseignement supérieur vient de publier deux décrets étendant cette obligation de passation de certification externe en anglais aux étudiants de licence, de DUT et de BTS.

Les arguments précédents contre ces mesures sont toujours valables :

  • Les examens devraient être organisés et validés par les pouvoirs publics, et non par des officines étrangères, qui peuvent changer à leur guise les modalités d'examen.

  • Le confinement des étudiants dans le bachotage de TOEIC/TOEFL les enferme dans une vision stéréotypée d'une langue unique, sans les préparer à vivre la diversité du monde de demain.

  • Imposer la langue anglo-américaine est contraire à l'objectif de plurilinguisme de l'Union européenne. La France veut-elle une Union européenne unie, libre et démocratique ?

Mais la crise du COVID 19 demande encore plus fortement un changement de politique :

C'est pourquoi nous demandons au Ministère de l'Enseignement supérieur de renoncer à ces décrets, et de préparer une vraie politique linguistique, permettant aux enfants, aux jeunes et aux adultes de mieux comprendre le monde qui les entoure.

Pierre Dieumegard, président de Europe-Démocratie-Espéranto (EDE-France)

Téléphone : 06 65 778 668 - courriel : contact@e-d-e.fr  

Source : https://e-d-e.fr/Obligation-de-certification-exterieure-en-anglais-c-est-couteux-inutile-et

 

Communiqué du bureau de l’AFEA, Association Française des Études Américaines

Le bureau de l’AFEA (Association Française des Études Américaines) constate que, contrairement à ce que déclarait le président de la République en décrétant le confinement sanitaire –  « toutes les réformes sont suspendues » –, les réformes touchant l’université ne le sont manifestement pas.

Non seulement l’AFEA et la SAES (Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur), mais les sociétés savantes de langues et cultures étrangères réunies au sein du GALET (Groupement des Associations de Langues et d’Études étrangères) avaient rejeté explicitement, dès la fin octobre, le projet de certification des langues par des organismes privés, tout en s’élevant simultanément contre toute vision monolinguiste des langues étrangères. Ces sociétés savantes ont signé pétitions et communiqués où elles ont explicité leur refus catégorique de ce qui s’apparente à la fois à un désaveu de nos collègues spécialistes de langues et cultures étrangères pour étudiants d’autres disciplines, et à un détournement de l’argent public vers le secteur privé, là où le service public est encore - pour combien de temps ? - structuré afin d’assurer cette mission.

En plein confinement, la publication de cet arrêté actant la certification des langues sans tenir aucun compte des spécialistes de la question apparaît à la fois comme une manœuvre déloyale et comme une provocation. Nous n’imaginons que trop bien la manière dont le projet de LPPR (loi de programmation pluriannuelle de la recherche) continue d’avancer sournoisement (1), lui aussi, alors que la crise sanitaire actuelle révèle si cruellement les conséquences du néolibéralisme appliqué à l’université et à la recherche (université et CNRS) – cf le témoignage de notre collègue Bruno Canard (2) sur ses recherches interrompues sur le coronavirus, faute de fonds récurrents (Le Monde, 29 fév 2020). Le ministère joue avec le feu en profitant de la crise sanitaire au lieu d’en tirer les leçons. Dès la rentrée, nous saurons faire entendre notre colère.

(...)

 par Elie,  le jeudi 9 avril 2020

Suite sur : http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8704


[1] La ministre, au Sénat le 6 avril : « Le Premier ministre me l’a confirmé ce matin : dès que le calendrier parlementaire le permettra, le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche sera soumis au Parlement. Il est néanmoins très important - c’est le sens de l’annonce du Président de la République - que nous puissions lancer les premiers investissements dès 2021, que la loi de programmation pluriannuelle de la recherche ait été votée ou pas. »

[2] À lire également ici.

 

Communiqué du GERAS, groupe d'étude et de recherche en anglais de spécialité

Communiqué du GERAS sur la certification en langue

Le Conseil d’administration du GERAS (Groupe d’étude et de recherche en anglais de spécialité) souhaite réagir à la publication de l’arrêté du 3 avril 2020 relatif à la certification en langue anglaise pour les candidats inscrits aux diplômes nationaux de licence, de licence professionnelle et au DUT, qui fait suite à l’arrêté du 30 juillet 2018 relatif au diplôme national de licence (articles 10 & 19) et modifie les arrêtés du 17 novembre 1999 (pour les licences professionnelles) et du 3 août 2005 (pour les DUT).

Comme de nombreux membres du GERAS l’avaient rappelé dans une lettre ouverte publiée en mars 2019, nous dénonçons les effets pervers de la mise en place d’un tel dispositif, exigeant de tout candidat à la licence qu’il se présente à une certification en anglais, « faisant l’objet d’une évaluation externe et étant reconnue au niveau international et par le monde socio-économique ».

Nous rappelons ici les points suivants :

- Le recours à l’échelle nationale à des entreprises privées afin de certifier les compétences et les connaissances en langues de nos étudiants constitue une remise en cause d’une des compétences essentielles des linguistes, à savoir leur capacité à évaluer de manière objective et motivée les compétences de leurs étudiants, développées grâce à la formation qu’ils ont reçue dans leur domaine de spécialité (voir ici le lien vers l’appel à marché public lancé en février 2020 et portant sur la mise en œuvre et délivrance d’une certification en anglais pour des étudiants inscrits en licence, BTS et DUT/BUT pour le compte du MESRI).

- Les étudiants subiront la pression d’une exigence immédiate de réussite à une certification sans doute administrée en ligne, totalement déconnectée de leurs besoins et ne portant que sur un nombre réduit de compétences langagières : nos cours d’anglais de spécialité, alors qu’ils sont construits pour répondre aux besoins spécifiques de nos étudiants, deviendront des séances de bachotage visant à développer des stratégies à court terme pour réussir des QCM.

- Nos étudiants ne seront alors plus formés à affronter les situations de communication en anglais en relation avec leur spécialisation disciplinaire ou lors de leur stage ou de leur recherche d’un premier emploi, ce qui serait contraire aux objectifs premiers auxquels une formation de qualité en langues se doit de répondre.

- La focalisation sur l’anglais, qui va à l’encontre de toutes les préconisations, notamment celles du Conseil de l’Europe, se fera au détriment des politiques de promotion du plurilinguisme au sein de nos universités et établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

Aussi, nous demandons, si l’arrêté n’était pas retiré, qu’il soit a minima modifié de façon à laisser aux équipes pédagogiques la liberté de développer des dispositifs de validation des compétences langagières spécialisées ou bien de proposer à leurs étudiants de passer, s’ils le souhaitent, une certification en langue spécialisée, qu’elle soit disciplinaire ou professionnelle (anglais médical par exemple, ou espagnol juridique), dans la langue de leur choix, et de leur octroyer les moyens financiers adéquats.

Enfin, nous sommes indignés par le fait que le gouvernement ait choisi cette période de crise sanitaire et de confinement pour délibérément ignorer notre expertise scientifique en matière d’évaluation des compétences langagières de nos étudiants, dans le cadre de leur spécialisation disciplinaire et dans la perspective de leur insertion professionnelle, au moment même où nous avons su collectivement, et en un temps record, assurer la continuité du service public en développant massivement l’enseignement et l’évaluation à distance.

Source : http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8704

 

Qu'on se le dise !

Aujourd'hui, l'anglais, ou plutôt l'anglo-américain, sert à détruire les nations pour tenter de les globaliser en un seul paquet, un paquet qui sera ensuite géré par une gouvernance mondiale de type GAFA et Cie.

L'anglo-américain, le globiche, est ainsi devenu la langue de la globalisation, la langue de l'oligarchie qui veut gouverner le monde, la langue du compactage humain, celle qui a pour but de détruire le citoyen pour qu'il ne soit plus qu'un simple consommateur, une langue qui n'est plus internationale puisqu'elle tend à tuer les nations, une langue dont il faut combattre l'impérialisme et l'hégémonie jusqu'au dernier souffle de notre énergie.



Communiqué de la SAES, Société des Anglicistes de l'Enseignement Supérieur

Le 9 avril 2020,

Chères et chers collègues,

Le bureau de la SAES constate que, contrairement à ce que déclarait le président de la République en décrétant le confinement sanitaire (« toutes les réformes sont suspendues »), les réformes touchant l'université ne le sont pas.

Les sociétés savantes de langues et cultures étrangères réunies au sein du GALET (Groupement des associations de langues et d’études étrangères) avaient rejeté explicitement, dès la fin octobre, le projet de certification des compétences en langues par des organismes privés, tout en s'élevant simultanément contre toute vision « monolinguiste » de l’enseignement des langues étrangères.

Ces sociétés savantes ont signé pétitions et communiqués où elles ont explicité leur refus catégorique de ce qui s'apparente à la fois à un désaveu des enseignants spécialistes de langues et cultures étrangères, et à un détournement de l'argent public vers le secteur privé, là où le service public est encore structuré afin d'assurer cette mission.

Le GALET rejette de façon unanime les arguments permettant de décréter que l’évaluation en langue serait de meilleure qualité si elle était faite par ces organismes privés et affirme que le recours à une certification unique n’est en rien adapté pour attester des connaissances et compétences linguistiques et culturelles acquises dans les différents champs disciplinaires de nos universités. Dès la rentrée 2020, près de 38 000 étudiants bénéficieront de cette mesure intégralement financée par le MESRI pour un coût de 3,1 M€.

En plein confinement, la publication de l’arrêté du MESR du 3 avril 2020 relatif à la certification en langue anglaise pour les candidats inscrits aux diplômes nationaux de licence, de licence professionnelle et au diplôme universitaire de technologie sans tenir aucun compte des avis des spécialistes de la question s’apparente à une manœuvre déloyale.

Profitant de cette crise, au lieu d’en tirer les leçons, le ministère publie un arrêté qui ne tient aucun compte des sérieux arguments exprimés par le GALET lors des rencontres avec ses représentants. Il a ainsi pris une décision qui ne manquera pas de provoquer de très vives réactions face au mépris affiché vis-à-vis de l’ensemble des associations de professeurs de langues et civilisations étrangères disposant pourtant de l’expertise scientifique et pédagogique nécessaire en la matière.

Bien cordialement,

Wilfrid Rotgé Professeur de linguistique anglaise Directeur de l’UFR d’Études Anglophones Sorbonne Université Président de la Société des Anglicistes de l'Enseignement Supérieur

Source : http://saesfrance.org/wp-content/uploads/2020/04/Communiqu%C3%A9-de-la-SAES-9-avril-2020.pdf

 

Motion de RANACLES contre l’arrêté du 03.04.2020 relatif à la certification en langue anglaise

Publié le 16 avril 2020

RANACLES, à l’instar de nombreuses associations d’enseignement/apprentissage des langues et associations d’enseignants/enseignants chercheurs en didactique des langues, manifeste son total désaccord envers l’arrêté du MESR du 3 avril 2020, publié [le 5] en plein confinement. Celui-ci impose la passation d’une certification en langue pour les candidats inscrits aux diplômes nationaux de licence, de licence professionnelle et au diplôme universitaire de technologie, méprisant ainsi l’expertise des acteurs du terrain, enseignants de langues ou enseignants-chercheurs en didactique des langues, qui s’étaient pourtant exprimés en nombre sur la question depuis plusieurs mois.

Le Ministère est resté sourd aux arguments des documents scientifiques fournis sur la question, qui démontrent l’inutilité de la mise en place sous cette forme d’une telle certification, à la pétition qui a recueilli de nombreuses signatures de l’ensemble de la collectivité enseignante et scientifique, contre une mesure qui conduirait au dessaisissement de la politique linguistique des universités au profit de sociétés privées ou encore à la standardisation des pratiques dans une seule visée certificative, dans le mépris total de la richesse des dispositifs de formation émanant de la recherche.

RANACLES demande la suspension de cet arrêté qui menace le plurilinguisme dans nos établissements, car même si d’autres langues sont mentionnées, c’est bien l’anglais qui devra être présenté avant toute autre langue et donc enseigné à tous quels que soient leurs besoins, ce qui conduira de fait à un appauvrissement des profils étudiants français en termes de langues vivantes.

RANACLES demande la suspension de cet arrêté qui conduit l’État à allouer 3,1M€ à des organismes privés, bradant ainsi l’argent public et privant l’université des moyens nécessaires à la certification nationale en langues qu’elle a pourtant développée avec le soutien du Ministère.

RANACLES demande qu’il n’y ait pas de recours imposé à une certification unique, quelle qu’elle soit, qui ne permettra jamais de répondre à la diversité des besoins des étudiants des différentes filières de l’enseignement supérieur et préconise le recours à toute solution en lien avec le secteur public.

RANACLES s’insurge contre l’imposition d’une certification qui nie les compétences des universités à former et évaluer des étudiants qui seraient conduits en l’état à passer une certification dans la langue même de leur spécialité (en particulier en LLCE anglais et LEA).

RANACLES va engager une concertation avec l’ensemble des centres de langues adhérents pour que la politique des langues de nos établissements publics ne tombe pas dans le piège de la mise en place d’une certification privée unique et à marche forcée. Il s’agira de trouver une alternative pour une réelle « personnalisation des parcours de formation » (art. 2 de l’arrêté du 30 juil. 18) à travers une pluralité et une diversité de langues et de certifications.

Source :  http://www.lambert-lucas.com/2020/04/16/motion-de-ranacles-contre-larrete-relatif-a-la-certification-en-langue-anglaise/

 

Communiqué de la SNESUP, Syndicat national de l'enseignement supérieur

Ces arrêtés rendent obligatoires pour obtenir une licence, un DUT ou un BTS, une certification externe d’anglais, « reconnue au niveau international et par le monde socio-économique », ouvrant aux opérateurs privés du réseau ALTE (Association des centres d’évaluation en langue et en Europe de nouveaux marchés de plusieurs millions d’euros.
 
Ce choix suppose, à l’heure où l’on promeut les « parcours personnalisés de formation » des étudiants, que tous n’auraient pas d’autre priorité que l’anglais. Au même moment, les universités européennes ont parmi leur mandat la diversité linguistique ; au même moment, une prise de conscience s’opère des effets négatifs du « tout anglais », et de l’importance du multilinguisme dans les échanges et dans le monde du travail. Mais qu’importe. Ce sera l’anglais pour tous, obligatoire !
 
Ces certifications, il faudrait y préparer d’ici 2023 la totalité des étudiant.es. Les équipes de LANSAD (Langues pour spécialistes d’autres disciplines) n’en auront pas toutes, on le sait déjà, les moyens. Certes, l’arrêté permettrait aux étudiant.es de continuer à choisir leur langue vivante en licence et d’en obtenir une certification – non définie. Soit les étudiant.es se focaliseront sur l’anglais, soit ils/elles choisiront une autre langue et se perfectionneront en anglais en plus et autrement, en vue de la certification obligatoire.
 
Les équipes pédagogiques, quant à elles, deviennent des prestataires de service assurant le bachotage de certifications standardisées, alors que la recherche publique a produit, avec le soutien du MESRI lui-même, des certifications innovantes et performantes, comme le Cles aujourd’hui membre du réseau européen NULTE (Network of University Language Testers in Europe) et de plus en plus reconnu par le monde socio-économique.
 
Comme le second degré, voilà l’enseignement supérieur soumis à la nouvelle logique de l’enseignement des langues : moins d’encadrement, une forte part d’autodidaxie qui creuse les inégalités sociales, et des opérateurs privés pour assurer la certification des compétences, muée en finalité ultime.

Le SNESUP-FSU réaffirme son opposition à toute passation de certification obligatoire en anglais, qui plus est une certification externe organisée par des organismes privés, et son attachement à la diversification des langues enseignées. Il rappelle qu’il existe des alternatives publiques de certification. Il demande la mise en place d’urgence d’une concertation avec les acteurs et actrices du service public actuellement en charge du secteur concerné. 

Source : https://www.snesup.fr/article/contre-la-certification-externe-danglais-imposee-en-licence-dut-et-bts-cp-du-15-novembre-2019

 

Édouard Philippe, un incapable, un imbécile ou un vendu ?

De PMPM :

Cette primauté donnée à l'anglais sous le prétexte fallacieux de l'exportation est un moyen supplémentaire de l'oligarchie dirigeante de notre pays de faire entrer coûte que coûte le "peuple" dans la mondialisation en essayant de minimiser le vecteur principal de notre spécificité qu'est la langue FRANÇAISE !

Prenons des leçons de courage dans l'exemple allemand de la SARRE qui a rendu OBLIGATOIRE l'apprentissage du français afin de rendre bilingue ce territoire en 2030 ! Pareillement, nous pourrions rendre obligatoire à toutes nos régions frontières, l'apprentissage de la langue du pays situé de l'autre coté, à savoir le flamand, l'allemand, l'italien, l'espagnol...

Formidable creuset qui permettrait à la France d'avoir un potentiel important de jeunes parlant différentes langues, nous donnant alors un atout majeur pour exporter dans ces pays, car il est toujours plus facile d'exporter dans un pays en en connaissant sa langue et ses façons de vivre au lieu d'un "Globish English" immatériel !

  Édouard Philippe, un incapable, un imbécile ou un vendu ?

De Didier Bernadet :

On ne parle pas l'anglais dans tous les pays du monde. Notamment dans les grandes puissances que sont la Chine et la Russie.

J'ai bien exporté en Amérique Latine grâce à ma connaissance, aussi, de l'espagnol. Cette manip n'est pas gratuite et fait partie de la construction d'une Europe atlantiste aux ordres des É-U-A et parlant uniformément l'anglais.

Il va falloir vraiment entrer en dissidence...

 

Communiqué de UDB Jeunes, l' 'Union démocratique bretonne

Oui au plurilinguisme, non à l’anglais obligatoire ! 

8 avril 2020

Mardi 7 avril 2020, Les universités françaises ne pourront plus délivrer de diplôme de licence ou de DUT à des étudiants qui n’auraient pas validé une certification externe d’anglais. Certains étudiants seront concernés dès la rentrée 2020, d’autres en 2021.

L’UDB Jeunes s’oppose à cette nouvelle obligation, injuste pour les étudiants et qui correspond à une vision hiérarchisée des langues. Elle est aussi pleine de mépris et de défiance pour les professeurs qui enseignent l’anglais au sein des universités, et qui voient ainsi leur travail délégitimé. Plus grave encore, cette décision s’inscrit dans un contexte de soumission volontaire à l’uniformisation linguistique du monde.

 On peut tout d’abord s’interroger sur la légitimité et sur le sens de l’obligation de décrocher une certification en langue pour faire valider un diplôme universitaire dans une discipline non linguistique. Un excellent étudiant en histoire ou en géologie, passionné par son domaine, ne pourrait donc obtenir aucun diplôme si ses compétences linguistiques sont limitées. Le bilinguisme est bien sûr un atout, l’UDB l’a souvent rappelé, mais faut-il pour autant jeter l’opprobre sur tous ceux et toutes celles qui ne sont pas bilingues, quelles que soient par ailleurs leur compétence dans leur domaine ? Il s’agit d’un pas de plus vers la perte du sens des diplômes universitaires.

Si malgré tout l’on tient absolument à imposer cette certification en considérant qu’un spécialiste monolingue est nécessairement mauvais, faut-il vraiment faire le choix de la seule langue anglaise ? Pourquoi un étudiant parlant couramment portugais, allemand, basque, gallois ou chinois serait-il moins légitime à décrocher son diplôme qu’un étudiant certifié en anglais ?

C’est bien une vision hiérarchisée des langues qui s’exprime par cette décision. Si le français continue à être théoriquement “langue de la République” quand il s’agit d’empêcher la pratique et la reconnaissance des langues minoritaires sur son propre territoire, le gouvernement n’hésite pas en revanche à préparer la conversion linguistique de la France à l’anglais, perçue comme seule langue légitime de la mondialisation. La certification nécessaire pour les étudiants devra d’ailleurs être “reconnue par les acteurs du monde socio-économique” : il ne s’agit donc pas de promouvoir le plurilinguisme, mais de former de futurs citoyens de nulle part qui pourront travailler n’importe où et s’adapter à la division internationale du travail.

L’UDB Jeunes s’oppose à cette soumission volontaire qui prépare un appauvrissement culturel. Elle appelle à une politique linguistique promouvant le multilinguisme sans hiérarchiser les langues et leurs locuteurs, laissant au contraire la place à la liberté de choix et à la diversité, dans les universités comme ailleurs.

UDB Yaouank / Jeunes

Source : https://7seizh.info/2020/04/08/oui-au-plurilinguisme-non-a-langlais-obligatoire-petition/

 

Lettre ouverte à l’attention de Mme Brigitte Klinkert, Présidente du département du Haut-Rhin

Le jeudi 16 avril 2020, Unser Land adresse une Lettre ouverte à l’attention de Mme Brigitte Klinkert, Présidente du département du Haut-Rhin

Objet : Happy Easter in the Rhine Valley !

Madame la Présidente,

Par la présente, Unser Land vous félicite pour le message pascal que vous avez adressé en allemand aux habitants de Breisach. Wir gratulieren Ihnen. Nous nous réjouissons des prochains discours que vous prononcerez, au moins en partie, en allemand ou en Elsasserditsch devant vos  concitoyens, puisqu’il faudra bientôt donner du sens à la future Collectivité européenne d’Alsace proclamée « chef de file » pour la promotion de l’allemand standard et des dialectes alsaciens.

La partie s’annonce difficile. Paru au journal officiel du 3 avril, en pleine crise sanitaire, un décret inique impose l’hégémonie de l’anglais dans le parcours scolaire et universitaire : dorénavant il faudra une certification en anglais pour la délivrance des licences, BTS et DUT… dans toute la France. Sans égards pour la situation particulière de l’Alsace.

Soit le gouvernement et les hauts fonctionnaires parisiens ont oublié leurs maigres engagements en réponse au « désir d’Alsace », soit, passé le temps de l’enfumage, ils ont décidé de rappeler à la triste réalité de l’uniformité hexagonale ceux qui se faisaient quelques illusions.

Dans quelle langue vous-même et votre homologue du Bas-Rhin, M. Bierry. allez-vous dénoncer ce nouveau diktat, cet oukaze, qui compromet l’avenir du bilinguisme français-allemand, vital dans notre région, et qui vide de sa substance la future institution alsacienne ?

Vous insurgerez-vous contre ce coup de canif dans la coopération transfrontalière dans la vallée du Rhin, cette insulte au traité de l’Élysée et au Aachener Vertrag, infligée au moment même où nos voisins germanophones, allemands, suisses, luxembourgeois et autrichiens accueillent dans leurs hôpitaux les victimes du Covid-19 et de l’indigence de l’État français ?

Jusqu’à quel point les Alsaciens avaleront-ils des couleuvres et se satisferont-ils de vessies en guise de lanternes ?

Le décret du 3 avril est absurde et mortifère en particulier pour l’Alsace et la Moselle. Unser Land vous exhorte à exiger son retrait ou du moins son adaptation à la réalité et aux besoins de notre région. Les Alsaciens veulent disposer des moyens de promouvoir et développer l’allemand : notre langue régionale, mais aussi la langue de plus de 100 millions de nos voisins européens !

Dans cette attente, nous vous prions d’agréer nos sentiments les meilleurs,

in elsässischer Verbundenheit,

Andrée Munchenbach

Source : https://7seizh.info/2020/04/19/alsace-lettre-ouverte-a-lattention-de-mme-brigitte-klinkert-certification-en-anglais-pour-la-delivrance-des-licences-bts-et-dut/

 

Pétition à signer !

Pétition contre la mise en place de la modification de l’arrêté licence (passation d’une certification externe et obligatoire en langue anglaise)

Nous, enseignants/-chercheurs de langues de l’enseignement supérieur, sommes opposés à la mise en place, sans aucune consultation des spécialistes du domaine, d’une certification externe, organisée par un organisme privé, subordonnant l’obtention de la licence à sa passation. Même si le Premier Ministre a été alerté des méfaits de la mise en place d’une telle réforme par les nombreuses lettres ouvertes (CLES du 24 janvier 2019 et de la SAES du 15 février 2019), il n’a pas été jugé nécessaire par ses services d’ouvrir une concertation avec les acteurs actuellement en charge du secteur concerné. L’absence d’informations relatives à cette décision sans aucune concertation est vécue par les enseignants de langues comme un mépris total. Cela nous contraint à recourir à cette pétition nationale pour réaffirmer notre opposition. En effet, cette décision unilatérale aura de graves conséquences avec lesquelles nous ne pouvons qu'exprimer notre désaccord (mentionnées très récemment dans le communiqué de la Conférence des Doyens et Directeurs d’UFR Lettres, Langues, Arts, Sciences Humaines et Sociales du 8 novembre 2019) :         

- atteinte au plurilinguisme au sein des universités par la seule obligation de l'anglais et, de ce fait, appauvrissement des profils étudiants français en terme de langues vivantes ;

- financement d'organismes privés par de l'argent public pour l’obtention d’un diplôme national public ;

- absence de niveau exigé pour l'obtention de la licence, et donc à terme appauvrissement des compétences linguistiques des étudiants français ;

- dessaisissement de la politique linguistique des universités au profit de sociétés privées ;

- standardisation des pratiques dans une seule visée certificative dans le mépris total de la richesse des dispositifs de formation émanant de la recherche.

Enfin, nous ne comprenons pas en quoi le simple fait de passer une certification améliorerait le niveau d’anglais des étudiants français. Nous aurions sans aucun doute des propositions à faire si l’enseignement des langues était l'une des priorités du gouvernement.

Pour signer cette pétition, merci d'aller sur : https://www.change.org/p/edouard-philippe-p%C3%A9tition-contre-la-mise-en-place-d-une-passation-d-une-certification-en-langue-anglaise?

Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement Supérieur et la deeptech.

Rappelons que signer des pétitions, c'est bien, écrire des lettres de protestation, c'est bien aussi, envoyer des communiqués de presse, c'est bien encore, mais, face à des politiciens imbibés de la tête aux pieds d'anglo-certitudes, seuls des procès où ils seront obligés de s'expliquer devant des juges, peuvent les soigner de leur anglolâtrie.

Il y a encore des lois pour nous protéger de ces anglomaniaques, profitons-en pour les attaquer en justice, avant que les nouvelles générations élevées à l'anglais ne deviennent majoritaires et fassent abroger toute législation en faveur de notre langue.

Alors, puisque les anglomaqués ne font pas encore la loi dans notre pays, aidez-nous à trouver des partenaires qui voudraient bien financer avec nous un procès au Conseil d'État contre la ministre de l'enseignement Supérieur et de la Recherche. 

Haut les cœurs !

 

 




Publié par Régis RAVAT le 20 avril 2020

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

Défendez le français, financez des procès,

nous ne recevons aucune subvention !


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