Jean Tirole et Patrick Modiano, côté langue française ! À Stockholm, Jean Tirole a fait son discours en anglais, jugeant, somme toute, que la langue française n'est pas adaptée pour un Nobel. Par ailleurs, il publie ses travaux en anglais, et enseigne la plus part du temps dans cette langue à la " School of Economics" de Toulouse ! Quand ce monsieur dit que « Tout économiste est au service du bien-être de l'homme », j'aimerais bien le voir, alors, au service de ce bien-être sur le plan linguistique.
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Très bien le discours de M.
Modiano, au moins lui, il l'a fait en français contrairement à
Jean Tirole, l'autre Prix Nobel français de cette année, qui a,
dans son discours, laissé tomber notre langue au profit de
l'anglais. RR
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Jean Tirole, Nobel d'économie : « Tout économiste
est au service du bien-être de l'homme »
Entouré de
son épouse, de ses deux filles et d'anciens prix Nobel, Jean
Tirole a expliqué pendant quarante minutes l'essentiel de son
apport à la recherche, notamment sur la régulation des marchés.
Le cofondateur de la Toulouse School of Economics (TSE) n'a pas
hésité à évoquer le plan social Sanofi, l'ouverture du capital
de l'aéroport de Blagnac, pour appuyer son propos.
Jusqu'au
13 octobre dernier, l'économiste Jean Tirole restait inconnu
d'une grande majorité de Français, même si son nom brillait déjà
au firmament des meilleures écoles d'économie mondiales. Depuis,
le cofondateur de la Toulouse School of Economics a inscrit son
nom au gotha des Nobel à l'heure où la France se cherche la
meilleure voie pour sortir de la crise. Et ses jugements sur
l'économie française sont aujourd'hui scrutés de près, même si
ses recommandations sont encore peu suivies d'effet. Dimanche,
au cours d'une conférence de presse, le Nobel avait jugé « assez
catastrophique» le marché de l'emploi hexagonal. Il avait appelé
la France à se lancer dans des réformes en suivant les exemples
de la Suède et de l'Allemagne. Mais Jean Tirole veut rester
confiant : «Je ne serais pas en France si je ne croyais pas en
la France», avait-il précisé.
Hier, à 14
heures, Jean Tirole, qui était entouré de son épouse et de ses
deux filles est monté à la tribune pour une conférence en
anglais de 45 minutes dans un grand amphi de 1 200 places de
l'université de Stockholm. Pari malaisé puisqu'il s'agissait de
rendre limpide un discours qui aurait pu se traduire en
équations, celles qu'on apercevait de temps en temps sur un
écran.
L'économiste ne s'attendait sans doute pas à un tel parterre de
personnalités parmi lesquelles plusieurs Nobel, des économistes
de renom dont Carl Shapiro venu tout droit de Chicago en créant
la surprise. Il y avait aussi tous ceux avec lesquels Jean
Tirole entretient des liens presque historiques : Colette
Laffont, veuve de Jean-Jacques Laffont avec qui il a fondé
l'école toulousaine, et Bruno Sire, président de l'université
Toulouse 1 Capitole, mais aussi ceux avec qui il a conduit ses
recherches : Josh Lerner, Éric Maskin, Emmanuel Farhi, Patrick
Rey.
Illustration par des exemples toulousains
Mais, même
sous le ciel suédois, Toulouse n'était pas loin. Pour illustrer
son propos, Jean Tirole s'est appuyé sur des exemples concrets,
du plan Sanofi qui réduit ses effectifs dans la Ville rose à
l'aéroport de Blagnac ouvert bientôt aux capitaux chinois. «
L'économie est partout. Pas moyen d'y échapper », a-t-il résumé
en rappelant ce qui constitue son credo depuis des années : la
nécessité de réguler des marchés pour éviter que des grands
groupes puissent accéder à une position dominante en imposant
des prix excessifs aux consommateurs. « Quand les marchés ne
fonctionnent pas bien, c'est aux pouvoirs publics d'intervenir,
soit au niveau national, soit à l'international dans le cas de
marchés mondialisés… »
Et, en
conclusion, le Nobel rappelait que tout économiste était au
service de l'homme pour améliorer son bien-être en lui
garantissant le meilleur mode de vie.
La veille,
les Nobélisés s'étaient retrouvés à déjeuner chez l'ambassadeur
de France à Stockholm. « À la même table, il y avait d'un côté
Patrick Modiano, Antoine Gallimard et Bernard Pivot, de l'autre
Jean Tirole, sa famille et ses amis. L'ambiance était
chaleureuse », raconte Bruno Sire.
Ce séjour
suédois s'achèvera mercredi soir pour la remise officielle du
prix. Jean Tirole consacrera seulement deux minutes à son
discours d'acceptation du prix. Il est vrai que tout a déjà été
dit.
«
L'économie est partout autour de nous. Pas moyen d'y échapper.
Quand les marchés ne fonctionnent pas bien, c'est aux pouvoirs
publics de réguler. »
Jean-Marie
Decorse
Source
de la vidéo :
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